La puerta
Nous étions arrivés tard, Nicolas et moi cherchant un hôtel où passer la nuit, Richard et Stefanie traînant de la patte à l'arrière. Des rues désertes et des dizaines d'hôtels à visiter.
Une chambre d'hôtel, quatre personnes, une poignée de pesos. Simple mais correct pour la nuit.
Quatre personnes, deux garde-robes, deux portes de garde-robes, une porte d'entrée, une toilette, pas de porte de toilettes...
Et un problème.
Descente à la réception et recherche d'une toilette publique dans l'hôtel.
Le vieux concierge relève la tête, me regarde d'un oeil figé, se dérobe derrière ses lunettes, ouvre sa bouche de poisson pas frais et tousse un "si".
Il soulève nonchalament sa carcasse, relève le comptoir derrière lequel il passe la nuit et se traîne devant moi jusqu'à sous les escaliers.
Ouvrons une porte métallique grinçante, arrivons dans une catacombe humide.
De la mousse, du métal rouillé, de l'eau qui coule de façon incessante dans un sceau.
Ouvrons une seconde porte et entrons enfin dans la toilette.
Il lève son gros bras, pointe la cuvette et retousse un "aqui" pour enfin refermer la porte devant moi.
Je suis seul avec cette cuvette, une porte de métal écaillée et rouillée devant moi.
Je me retourne, aucun couvercle.
Je mets la main sur le rouleau de papier, il est partiellement mouillé.
L'eau coule toujours dans le sceau à côté. Je suis dans une alcôve sous les escaliers, à côté des catacombes, le nez dans une porte rouillée, assis sur la céramique froide.
À bien y penser, je crois que je préfère les salles de bain sans portes.
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