Toit du monde
Difficile de donner des nouvelles sur le toit du monde. Impossible de mettre des photos; on rationne internet par ici.
De toute façon, les photos ne sauraient décrire la grandeur des paysages tout autour de moi. Des crêtes lunaires immenses en haut desquelles sont perchés stupas et gompa. À leurs pieds, une vallée verdoyante, des feuillus éffilés, dressés vers le ciel. Des sommets enneigés à partir desquels coulent des sources qui viennent nous irriguer.
J'ai eu le souffle coupé, pas seulement par émerveillement, mais aussi par altitude. Incapable de faire plus de dix pas sans me sentir à court d'oxygène. J'ai l'impression que c'est pas la même altitude qu'à Mexico même si, en terme de mètres, les deux s'équivalent. Ici c'est une altitude vénérable, parce que tout semble vouer à cette vénération. Ça monte, monte et monte encore. La construction horizontale, ils ne connaissent pas. Les lieux saints sont hissés aux sommets ou aux pentes des montagnes, juste pour célébrer l'altitude. Les vieux quartiers ou les chemins qui y mènent montent par escaliers, amas de roches, terre battue en zigzag. Tout cherche à s'élever dans ce coin du monde, du petit moine qui traîne des seaux à plein les bras d'un bout à l'autre de sa gompa jusqu'aux gigantesques statues de bouddha. Tout le monde monte sans perdre le souffle, du matin au soir, dans la plus naturelle des vénérations.
Des photos s'en viennent dès que je peux les mettre en ligne.